- in Régimes by Stephanie R
Leptine et minceur : mincir plus vite avec l’hormone clé
C’est quoi l’hormone leptine et pouvons-nous l’utiliser pour perdre du poids? En effet, pour résumer c’est la leptine qui nous dit quand reposer la fourchette. La leptine et minceur s’accompagnent, mais d’abord il faudra savoir comment…
LA LEPTINE ET MINCEUR: COMMENT CA MARCHE ?
La leptine est une hormone secrétée par le tissu adipeux blanc, c’est à dire par la graisse de notre corps. Son rôle est de renseigner le cerveau sur la quantité de réserves de graisses de l’organisme.
Lorsque nous mangeons, nos cellules adipeuses (graisses) grossissent et envoient en retour un signal à l’hypothalamus qui informe le cerveau qu’il est temps d’arrêter de manger.
Le rôle de la leptine est donc de réguler notre balance énergétique en gérant la quantité de calories absorbée par le corps en fonction de ses besoins. Elle contrôle cet équilibre à court terme, mais aussi sur le long terme.
Des taux de leptine dans le sang trop bas (donc, logiquement, une masse grasse trop faible) entraînent des effets semblables à une privation alimentaire y compris baisse de l’activité physique et de la température corporelle. Une augmentation des taux de leptine entraine une dépense énergétique supérieure à la consommation de calories donc un regain d’énergie et une baisse de l’appétit.(1)
Leptine et minceur sont donc indissociables et on peut penser qu’il suffirait d’ingérer de la leptine pour maigrir ? Tout n’est pas si simple.
LA LEPTINE ET LE POIDS
Le lien entre la leptine et l’obésité est complexe : Si la leptine est produite par la graisse corporelle et augmente lorsque les réserves de graisse augmentent, la logique voudrait que les obèses aient un appétit réduit et brûlent plus de calories.
Hors c’est le contraire qui se passe. La leptine, malgré sa présence en grande quantité ne joue plus son rôle chez les personnes en surpoids.
Le cerveau des obèses fonctionne comme s’ils étaient continuellement sous alimentés. Ils ont vraiment faim !
Pire, lorsqu’ils arrivent, après des efforts souvent surhumains à perdre du poids il est rare qu’ils conservent ce poids de forme : la diminution des réserves de graisse crée un signal d’alarme supplémentaire dans le cerveau équivalent à un danger de mort par famine.
D’où les fringales et le manque d’énergie malgré le régime et le sport (en période de famine le cerveau fait tout pour que le corps dépense le moins d’énergie possible).
Quand les récepteurs de la leptine s’endorment
La cause de cette anomalie serait la résistance à la leptine appelé leptinorésistance. Les récepteurs de la leptine ne font plus leur travail dans le cerveau et la faim est permanente. Un des responsables pourrait être une protéine, la CRP, protéine qui inhibe la liaison de la leptine à son récepteur. Et c’est l’état inflammatoire qui induit la présence de la CRP dans le sang.(2) L’obésité étant un état inflammatoire chronique on est en plein cercle vicieux.
L’insuline, l’autre membre du complot contre la minceur
On le sait, l’insulinorésistance est un facteur de prise de poids. Mais une autre façon dont l’insuline nous fait grossir c’est en causant la leptinorésistance. l’hypersinsulinémie serait en effet une des causes de le la leptinorésistance selon une étude américaine de 2004. (3)
LA LEPTINE CHEZ LA FEMME
Une autre information importante à connaitre : l’insulinorésistance est plus fréquente chez les hommes en raison de l’accumulation de graisse autour des organes.
Mais chez les femmes la leptinorésistance est plus fréquente, en raison de l’accumulation de graisses sous la peau. La leptine a d’ailleurs un rôle important dans la régulation des hormones sexuelles chez la femme.
En cas d’anorexie par exemple, c’est l’absence de leptine qui crée un arrêt des règles. Et chez les petites filles obèses c’est la présence de leptine qui entraine une puberté précoce.
Alors comment stimuler les taux de leptine et la sensibilité à la leptine chez la femme pour perdre du poids ?
Vous l’avez compris c’est l’inflammation chronique qui fait baisser les niveaux de leptine ou qui crée la leptinorésistance. Il est donc capital de lutter contre l’inflammation. Pour faire baisser l’inflammation, et donc les traces de CRP dans le sang, il faut revoir son régime alimentaire :
Limiter les aliments à indice glycémique élevé.
Une étude a prouvé que les aliments à IG élevé causent des taux de CRP plus élevés et donc une inflammation plus élevée. (4)
Augmenter les fibres alimentaires
Une méta analyse compilant les résultats de sept études est arrivée à la conclusion qu’augmenter sa consommation de fibres permettait de faire baisser les taux de CRP (et donc l’inflammation) dans le sang. (5).
Mangez donc des céréales complètes, elles feront baisser le taux de sucre dans le sang tout en faisant baisser l’inflammation dans votre organisme.
Limiter la nourriture industrielle
La nourriture industrielle c’est-à-dire en particulier les plats tout prêts et les biscuits sont bien plus chargés en gras et en sucres que leur équivalents maison, pour des raisons de marketing (c’est plus croustillant et sucré, ça se vend mieux) et de conservation.
Il est prouvé qu’une alimentation riche en sucres et en graisses augmente les risques d’insulinorésistance et de leptinorésistance. (6).
Arrêter les acides gras trans
On sait que les graisses partiellement hydrogénées sont mauvaises pour le cœur et le poids, il est également prouvé qu’elles augmentent les marqueurs d’inflammation dans le sang. (7) Les graisses végétales partiellement hydrogénées des paquets de biscuit du supermarché sont donc vraiment à proscrire une fois pour toutes.
Augmenter les Oméga 3
Les acides gras Omega 3 que l’on trouve en grande quantité dans les poissons gras, les noix et les graines de chia, lin et chanvre, ainsi que dans l’huile de colza ont la capacité de réduire l’inflammation dans l’organisme. (8) Ils doivent être consommés en plus grande quantité que les oméga 6 déjà largement présents dans notre alimentation au travers de la plupart des huiles végétales.
Surveiller le fructose
Une étude de 2008 l’a prouvé : Un régime trop riche en fructose peut causer la leptinorésistance(9). Soyez donc raisonnable avec les fruits, les jus de fruits, le miel et le sirop d’agave. Et fuyez tous les produits contenants du fructose ajouté.
Dormir mieux
Il est largement prouvé par plus de 15 années d’études que le manque de sommeil augmente l’insulinorésistance, diminue les taux de leptine dans le sang et augmente les taux de ghréline.(10) La ghréline est l’hormone antagoniste de la leptine, celle qui augmente l’appétit. Elle est produite par des cellules du pancréas et de l’estomac.
Maintenant vous savez la relation entre la Leptine et le minceur et vous pouvez l’utiliser pour contrôler son poids.
Attention, il faudra tout de même respecter ces règles pour mincir de facon saine.
References:
Crédit : photo CC.0
- Leptin and the regulation of body weight in mammals. Nature october 1998
- L’état subinflamatoire chronique lié à l’obésité pourrait-il être responsable de la leptinorésistance ? Jean philippe Bastard. JLE Octobre 2006.
- Obesity, leptin resistance, and the effects of insulin reduction. International journal of obesity. 2004
- Dietary glycemic index, dietary glycemic load, blood lipids, and C-reactive protein. Metabolism, Clinical and experimental. March 2008.
- The effects of dietary fibre on C-reactive protein, an inflammation marker predicting cardiovascular disease. Eur J clin Nutr. 2009
- Increase in Plasma Endotoxin Concentrations and the Expression of Toll-Like Receptors and Suppressor of Cytokine Signaling-3 in Mononuclear Cells-After a High-Fat, High-Carbohydrate Meal. Diabetes Care. December 2009.
- Dietary intake of trans fatty acids and systemic inflammation in women. American journal of clinical nutrition. April 2004.
- Habitual dietary intake of n-3 and n-6 fatty acids in relation to inflammatory markers among US men and women. Circulation 2003
- Fructose-induced leptin resistance exacerbates weight gain in response to subsequent high-fat feeding. Am J Physiol Regul Integr Comp Physiol. 2008 Nov.
- Partial Sleep Deprivation and Energy Balance in Adults: An Emerging Issue for Consideration by Dietetics Practitioners. Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics, 2012
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