mars 17, 2018

Le surimi est-il sain ?

Le surimi est il sain ?

Pratique et pas cher, le surimi est assez tentant quand il s’agit de préparer salades et apéros light. Mais est-ce une si bonne idée ? Le surimi est-il sain et existe t’il des alternatives au surimi ?

Le surimi c’est quoi ?

Le surimi est souvent considéré comme un bâtonnet de crabe. En effet il ressemble à de la chair de crustacé, et il semble en avoir la texture. Pourtant il s’agit bel et bien d’une imitation grossière.

Le surimi est en réalité une préparation alimentaire à base de poisson blanc.

Et, oui, il est bien originaire du Japon, comme son nom l’indique. Ce sont les femmes de pêcheurs japonais qui ont inventé cette préparation. Elle consiste à laver la chair du poisson, à en faire une pâte puis à lui ajouter du sel pour en prolonger la conservation.

Particulièrement consommé dans les années 70 à cause d’une pénurie de crabe au Japon, c’est dans les années 80 qu’il devient très populaire en France. Depuis, plusieurs marques se partagent ce marché dont Coraya et Fleury Michon les deux plus gros producteurs.

Qu’y a t’il dans le surimi

La composition du surimi est quasiment toujours la même : (1)

  • Chair de poisson blanc sauvage (colin, merlu ou merlan) : autour de 30%
  • Eau : autour de 30%
  • Fécule de pomme de terre (ou amidon de blé) : 5 à 10%
  • Blanc d’oeuf : O à 10%
  • Huile de colza : 3 à 6%
  • Arômes, sel, extrait de paprika, sucre

Résultat d’un point de vue nutritionnel : le surimi contient 66% de protéines et 26% de glucides. (2)

Au vu des ingrédients, le surimi est-il sain ?

A priori le surimi pourrait être considéré comme l’empereur de l’aliment transformé. Pourtant il n’est pas si horrible que ça. Il suffit de l’utiliser à bon escient

Le surimi n’est pas un plat comme les autres

On le voit, le surimi contient 3 fois moins de poisson que le poisson. L’utiliser comme source de protéine principale dans un repas pose donc problème :

Car pour atteindre le taux de protéine correct d’un repas normal il faudrait consommer 300g de surimi pour obtenir 100g de poisson. Résultat, on consommerait en même temps 100g de glucides (issus de la fécule de pomme de terre). Et les glucides, c’est ce qui fait le plus grossir.

Ce serait donc un mauvais calcul, sauf si c’est l’unique source de glucides du plat, par exemple dans une salade — sans riz ! Le maki au surimi (illustration) est d’ailleurs une belle erreur nutritionnelle.

Autre souci santé du surimi : sa richesse en sel. Avec environ 2% de sel, le surimi est une source trop importante de sodium pour être consommé comme un plat principal.

Quand consommer du surimi ?

On l’a vu, le surimi ne doit pas constituer un plat principal. En revanche c’est une bonne idée à l’apéritif : trempé dans des sauces (saines et maison) en compagnie de bâtonnets de carottes, il se substituera avantageusement à du pain pita.

C’est aussi un en-cas intéressant vers 10h ou au goûter, toujours à condition de le consommer sans pain.

Enfin, c’est peut-être plus surprenant pour ceux qui sont bloqués sur le trio pain beurre confiture, mais on peut même l’inviter au petit déjeuner. Avec ses protéines et ses glucides, il ne reste plus qu’à l’associer à des bonnes graisse pour en faire un premier repas qui apporte ce qu’il faut d’énergie à libération prolongée.

  • Surimi à l’avocat du petit déjeuner

2 bâtonnets de surimi, ½ avocat, tabasco, jus de citron vert, coriandre.

Couper le surimi et l’avocat en petits dés, arroser de jus de citron, de quelques gouttes de tabasco et de quelques feuilles de coriandre ciselées.

Déguster tel quel, ou sur une tranche de pain noir si vous avez une matinée active en vue.

Une bonne alternative au surimi

Pour ceux qui détestent vraiment la notion d’aliments transformés, il existe un moyen d’allier économie et écologie tout en gardant le goût de crustacés qui séduit dans le surimi.

Il suffisait d’y penser :

Les petites crevettes sauvages

Bien moins chères que les grosses crevettes, les petites crevettes sauvages pêchées en mer du Nord remplaceront avantageusement le surimi dans toutes les salades, et plats à l’avocat.

Elles ont l’air plus chères que le surimi (25 euros/kilo contre 15 euros le kilo environ pour le surimi) mais n’oublions pas qu’elles sont à 95% constituées de protéines.

En plus pour ce qui est de la nutrition, les crevettes sont pleines de vitamines et minéraux, donc bien plus intéressantes pour l’organisme. (3)

Enfin, elles sont aussi bien plus saines pour la planète :

En effet, alors que le surimi est fait de poissons pêchés dans des conditions écologiques souvent douteuse, on peut acheter de petites crevettes sauvages pêchées dans la mer du Nord selon des standards qui respectent les fonds marins (cherchez le label MSC).

À l’apéritif, on peut facilement remplacer les bâtonnets de surimi par des verrines de petites crevettes dans une mayonnaise légère aux herbes ou dans une sauce au fromage blanc et aux épices.

Crevettes ou surimi, maintenant vous avez toutes les infos en main pour faire le bon choix nutritionnel !

 

 

Crédit photo : CC BY-NC 2.0 Moonsushi
Références :
  1.  Les 10 étapes de fabrication du Surimi, ETF et France Agrimer, 2014.
  2.  La nutritionfr, Fiche nutritionnelle du surimi.
  3. La nutrition.fr, Fiche nutritionnelle des crevettes.